Success-story asiatique – Nigo, celui qui jouait le couteau-suisse
Nigo est probablement l’un des plus grands couteau-suisse de la culture streetwear. De la mode à la musique. Tout ce qu’il touche se transforme en or.
N
é Tomoaki Nagao, son surnom naît de sa rencontre avec “le parrain du streetwear” : Hiroshi Fujiwara. Nigo signifie “numéro 2” en japonais. Il fait également référence à sa ressemblance physique avec Fujiwara, dont il devient rapidement l’assistant après sa rencontre au tout début des années 1990.
Si l’on s’appuie sur les tendances actuelles, Nigo est à l’origine du marché du streetwear actuel : l’offre est faible alors que la demande, elle, est considérable. À la création de A Bathing Ape en 1993, l’idée est de créer une stratégie d’exclusivité, basée sur la rareté des articles. Dès lors, la demande ne cesse d’amplifier.
Le parcours de Nigo ne s’arrête pas là, puisqu’il fonde Billionaire Boys Club avec son ami et grand artiste Pharrell Williams. Il développe d’autres business et créé également Human Made, la marque qui collabore avec des marques reconnues à l’international, comme Adidas Originals, Levi’s, Kaws…
L’entrée de Nigo dans le luxe
Proche des nombreux instigateurs de la culture streetwear actuelle, il collabore notamment avec feu Virgil Abloh lors de la collection capsule LV2. C’est “un partenariat qui fusionne leurs approches individuelles pour Louis Vuitton” dévoile la marque. Ils s’unissent à nouveau l’an dernier pour proposer une deuxième collection.
L’assemblage du streetwear et du luxe japonais
Après une annonce officielle en septembre 2021, Nigo devient le nouveau directeur artistique de la maison Kenzo. C’est sous le feu des rampes parisiennes que tous les acteurs du streetwear et du luxe l’attendent, lors de son premier défilé Haute-Couture pour la marque japonaise.
Nigo fait parti de ces makers ayant un fort impact sur la culture streetwear. Il est par définition le plus à même de la comprendre.
C’est dans une analyse complexe qu’il déclare à Vogue “le streetwear a commencé comme une rébellion contre le luxe. C’était en fait une contre-culture, comme un mouvement underground. Je pense que les gens l’ont oublié parce qu’il est devenu tellement omniprésent qu’il est devenu la norme. (…) Il y a pas mal de marques qui font des choses que je considère comme étant streetwear-esque, mais pas authentiquement streetwear.”
Ainsi, en devenant le directeur artistique de Kenzo, il veut fusionner le luxe, et le streetwear à sa manière. “Je me sens en conflit entre le fait de vouloir que les marques de luxe se concentrent sur l’authenticité et que les marques streetwear soient représentées par des personnes qui comprennent vraiment cette culture. J’aimerais être capable de fusionner les deux et d’y prendre plaisir.” déclare-t-il à Vogue.
Il est certain que Nigo ne cesse de nous étonner. À la rédac’, on attend impatiemment la sortie de son album “I Know Nigo” qui devrait sortir dans le mois. L’un de celui qui a constitué la culture streetwear d’aujourd’hui n’a pas à rougir de cette réussite bien méritée. C’est bien entendu ce que l’on appelle une success-story à la japonaise !