Tennis, un dress-code aux antipodes de la NBA

Tennis, un dress-code aux antipodes de la NBA

L

e tournoi Wimbledon bat son plein dans le court le plus prestigieux d'Angleterre. Il était intéressant de relever les déconvenues causées par les codes vestimentaires rendus obligatoires dans le milieu du tennis et d'en faire un parallèle avec la NBA. Retour sur les mutineries les plus marquantes de ces dernières années.

Les origines

À l’origine, le tennis est un sport très élitaire, il s’agit du petit frère du Jeu de Paumes, (autrefois le sport roi du 12è au 18è siècle). Au XIXème siècle, les riches en Amérique et en Angleterre adoptent le blanc comme symbole de leurs loisirs l’été. Ce qui constitue les prémices du dress code au tennis. 

 

Les “nobles” participent ensemble aux compétitions, rendant assez complexe sa circulation auprès du grand public. A contrario des sports populaires comme le football, le basketball ou encore le cyclisme. On ne pratique pas le sport lorsque l’on est tout en bas de l’échelle sociale. 

C’est à l’aube des années 20, avec les premières retransmissions télévisées, que la classe moyenne commence à s’intéresser à ce sport.

 

L’interdiction

Comme le basketball depuis 2005, le tennis interdit aux joueurs de porter des tenues autres que celles prévues par le dress codes imposé. Pourtant, les joueurs tête brulée n’hésitent pas aller à l’encontre des règles. c’est le cas de John McEnroe, le “grand frère tennis” de Michael Jordan ou Allen Iverson.

La première mutinerie vestimentaire au tennis

Après la naissance de son premier fils et après une pause dans sa carrière, John McEnroe cherche à revenir dans les compétitions. Aussi, il contacte Nike pour jouer avec une paire un peu différente des autres. Ainsi, avant sa sortie officielle en 1987, la Air Trainer 1 (designée par le grand Tinker Hatfield) devient l’une des paires portées par le joueur de tennis américain. Si elle est autorisée hors du court, il lui est interdit de jouer avec en compétition… Évidemment, l’histoire se serait arrêtée ici pour cette mythique paire, si le tennisman n’avait pas joué les têtes brulées et gagné trois chelems avec celle-ci. 

Et aujourd’hui, c’est comment ?

Si les règles changent selon les grands chelems, des tenues vestimentaires strictes sont adoptées à Wimbledon, par la fédération française de tennis pour Roland Garros ou encore par l’US Open. 

À Wimbledon, le temple du tennis britannique reste le tournoi le plus sectaire et le plus “mal vieillissant”. Seules les tenues blanches sont autorisées. Peu importe le type de vêtements, mais “le blanc cassé ou la couleur crème” n’y sont pas autorisés.

Alors que le chelem se joue actuellement sur le gazon le plus emblématique du tennis, le joueur australien Nick Kyrgios défie le dress code.

Grand fan de NBA, le joueur de 27 ans arrive le 4 juillet sur le court central en Jordan 1 Low Cardinal.

Interrogé sur son énième geste jugé trop “trash”, Kyrgios (ndlr : qui est un fan inconditionnel du trash-talk) répond simplement “je l’ai fait parce que je fais ce que je veux”. Avant d’enchaîner “j’aime porter mes Jordan, je ne suis pas au-dessus des règles (…). Vous savez, cela attire encore plus d’attention sur moi, toute publicité est bonne, non?”. De quoi remettre en place l’élitisme permanent couvert sur ces événements sportifs encore trop… sectaires. 

Quid du dress code de la tenniswoman ? 

Sept. C’est le nombre de pages consacrées à ce que les tenniswomen peuvent porter sur le court… Le règlement de l’Association des joueuses de tennis (WTA) va même jusqu’à préciser qu’une “joueuse doit porter une tenue de tennis propre et appropriée”.  

On se souvient de la polémique lors de l’US Open de 2018 où Serena Williams s’est fait critiquer pour avoir porté une combinaison moulante pour raisons médicales et en inspiration au film Black Panther. Ce n’est pourtant pas la première fois que celle qu’on appelle « la briseuse des codes » se fait rappeler à l’ordre. Soutenue par son sponsor Nike, la marque va jusqu’à publier une photo de Serena en noir et blanc avec un puissant message : “Vous pouvez retirer le super-héros de son costume, mais vous ne pourrez jamais lui enlever ses super-pouvoirs”.

Crédit : unknown - Allen Iverson

Un parallèle avec la NBA

La NBA a eu les mêmes soucis. Un dress code est imposé depuis 2005 par la franchise. Suite à la rébellion de quelques joueurs, qui en plus de leurs tenues non homologuées, se différenciaient par leur jeu. 

On se souvient de la saison 1984/85 où Michael Jordan avait été contraint de payer plusieurs amendes pour le port des Air Jordan 1 Chicago, et qui a été bannie du playground. 

Heureusement, la Ligue américaine a été moins regardante ces dernières années sur les sneakers portées. Il y a une constante évolution du marché et les joueurs ont aussi des engagements envers leurs partenaires. 

La NBA a aussi compris les enjeux sociétaux. Le sportswear est devenu un objet du quotidien avec de l’oversize, des tendances hip-hop… Il y a désormais cette facilité à porter un jersey de basketball hors du playground.

Allen Iverson a expliqué lors d’une interview pour le Dan Patrick Show que “lorsque tu (l’on) regarde un match, tout le monde ne joue pas pareil. Pourquoi devrais-je donc ressembler à tout le monde ? (…) Tu vois tous ces mecs en costume. Mais en grandissant, je n’ai jamais vu personne porter un costume pour jouer sur le terrain.”

Si la NBA l’a compris petit à petit et accepte dorénavant la douce extravagance de ses joueurs, le tennis reste encore trop ancré dans ce qu’on appelle le monde patriarcal. Avec des codes très anciens souvent tournés vers l’aristocracie.

Le comble est d’analyser le positionnement actuel de tous ces spécialistes de tennis que se sont appropriés les classes moyenne et pauvre. Créant alors une mode issue de la street. Lacoste a capitulé, Sergio Tacchini également. À quand le revirement de situation à la NBA, qui a su populariser son image ?

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